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PATRIMOINE Les croix de chemins
Les croix du Breuil
(1) Croix à l’entrée du village (1842) 
Cette croix datée 1842, était à l’  origine installée le long de la route de Lyon. Elle fut déplacée en 1913 pour  installer la bascule publique et remplacée par un transformateu r, donc déplacée une seconde fois et fut  mise à sa place actuelle avant le pont enjambant l’  Azergues, à l’  entrée du village.   Au centre du  croisillon  on aperçoit un cercle avec à l’intérieur un autre cercle concentrique. La rénovation en  cours permettra san s doute de mieux voir ce qui est sculpté au centre du croisillon.    On peut lire sur son socle   :    «   O crux ave spes unica   »   - Salut O croix unique espoir -  chanté lors des processions pour la bénédiction des fruits de la terre. en cours de nett oyage.        (Photo prise en février 2010)
(2) Croix du désert (1634
Croix de chemin datée sur    l’  embase 1634.     Le  soubassement  bétonné    est  récent.   Titlus  sur le  croisillon .
(3) Croix de Billy (1669)  Située sur la commune de Légny
Croix de carrefour située dans le hameau nommé  Le Billy, mise en valeur par l’  espace et le petit  reb ord en pierre qui délimite son emplacement.  Emmarchement ,  soubassement ,  table , socle,  dé  et  fût  sont en pierre grise, le  croisillon  en fer forgé.    Le socle à la base du  fût  comporte une niche dans  laquelle ont été déposées les statues de la Vierge et  de Be rnadette Soubirous, en rappel de la grotte de  Lourdes. Sur une des faces du socle est gravée la  date 1669. Le fût oblongue à été sectionné dans sa  partie supérieure pour accueillir plus tardivement un  croisillon en fer forgé.
(4) Croix du cimetière (fin XVIIIème siècle
A l’  origine au centr e de la  place du village. Déplacée  en 1820 et installée dans le  cimetière, lui - même  transféré en 1847.    Sur le socle, on devine des  inscriptions non  déchiffrées .
(5) Croix de la petite rue ou croix Carrand (1628
Croix de chemin située dans la petite rue descendant du cimetière en direction du vi llage. Un petit écriteau  en pierre portant la date 1628 se détache en relief sur le croisillon. Sur le  dé  à la base du  croisillon  est gravé  un écusson avec l’  intérieur deux lettres JC (ou JG   ?) et des marques de  tâcheron .  Cette croix aurait été  taillée pa r le même tailleur de pierre que celui qui qui a réalisé le bénitier à l’intérieur de l’ église saint  -    Pancrace, à savoir Jean Carrand dit «   Gerba   » issu d’une très ancienne famille de Le Breuil.      Cette croix était placée en limite du domaine de la  Garde  à la période où Jean Garrand était notaire au  Breuil et procureur du roi (d’  où l’  hypothèse d’  un G et non d’  un C gravé sur l’  écusson).      Le  soubassement  d’  origine a disparu. La table de forme originale a été déposée directement sur les restes  d’  un ancien mu r.   La table, le socle, le dé et croisillon sont en pierre dorée.      Autre particularité   : à petite rue, petite croix, elle n’a pas de fût.
(6) Eglise Saint Pancrace 
Chapelle castrale de style  roman, comme en témoignee  l’  abside encadrée de  colonnet tes, dont la trace  remonte à 960. Cette église  était vouée à la Sainte Vierge   :  Notre Dame de Le Breuil.   Détruite en partie par  les   «   Tards Venus   » qui pillèrent  le village en 1364. La nef fut  rénovée en gothique par les De  Faverges. Transformée plus  tard  en église fortifiée, l’  édifice  fut doté d’  une tour défensive et  couronné d’  une galerie en  mâchicoulis et archères. En 1550 un luminier, qui signe RVB  fait don d’un bénitier octogonal  monumental.   Classé aux Monuments Hi storiques  le 24 novembre 1904.   Inscriptions réparties sur les faces  du bénitier   :   «   L’AN MCCCCCL et le 5 ème  JOUR DE FEVRIER RVB  LUMINIER A FAIT FAIRE CE B    I.   H.S. MARIA   » La ressemblance de ce bénitier avec  celui de l’  église de Chessy les Mines,  taillé à la même époque par Jean  Carrand, dit «   Gerba   » tailleur de  pierres, permet d e supposer qu’ i l futt  réalisé par ce même tailleur de  pierres.
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Les années 1600 sont marquées par  l’ installation  de nombreuses œuvres en pierre datées   : 2  bénitiers extérieurs, socles de statues, bénitier s  intérieurs…   Deux bénitiers sont situés très haut sur la façade  extérieure de part et d’autre du porche d’entrée.  Ces bénitiers extérieurs placés très haut étaient  destinés aux cavaliers qui n’  avaient pas besoin de  descendre de cheval pour se signer à l’   e au  bénite.   Un  des bénitiers, est daté 1640. Il fut offert par  Antoine Potirasson cordonnier. Jusqu’  à la Révolution, c’  est une annexe de l’  église de Chessy les Mines, des vicaires assurant les services  religieux. Après le Concordat de 1801, il y eut un desservant en titre et  elle devient l’  église Saint  – Pancrace.  Le premier curé nommé Curtil mourut à Le Breuil en 1825, sa croix tombale est fixée sur le mur droit  extérieur à l’  entrée de l’  église.
(7) Croix de l’église (1620…1613…1553) 
On peut lire dessus 1620…1613 et sur la  face est du socle L. MVCLII I, soit l’an 1553. Jolie croix en pierre dorée, à l’  origine au  centre de la place du village et déplacée  contre l’  église en 1820, curieusement  accolée   : la Vierge sculptée que l’on devine  sans la voir, face au mur de l’  église. La croix  est  scellée par  une barre de fer qui maintient  le bas du  croisillon  rattaché au mur de  l’  église.   La sculpture du Christ le fait paraître  malingre. Il porte la barbe, les cheveux longs  et une couronne d’épines. Ses pieds sont  croisés, l’extrémité du pied droit a disparu.   Les embouts du  croisillon  sont sculptés.  Titulus .   Remarquer les plis du  périzonium .
(8) La croix des Rampeau (1842
Soubassement  de pierre de forme circulaire sur  lequel s’adapte une  table  quadrangulaire. Le  soubassement, la table, le socle, le  fût  et le  chapiteau  sont en pierre. L e  croisillon  en fer forgé   très haut est décoré par des lianes de feuillages et  une étoile à 5 branches inscrite dans un cercle  derrière la tête du Christ. Inscriptions indéchiffrables  sur une face du socle. Située dans le hameau  Le Rampeau, cette cro ix de 1842 apparaît dans le  compte - rendu des conseils  municipaux de 1814 et 1822 sous le nom  de   : «   la croix des Rameaux   ».
A propos du circuit sur Le Breuil…     Les huit croix situées sur le territoire de la commune doivent être restaurées au cours de l’  année 2010, (décision  votée lors de la réunion d’un Conseil Municipal de  2OO9).  Les travaux de rénovation des croix ont comme ncé.   Pour l’  instant pas de pré - inventaire réalisé par la Conservation du Patrimoine du Département du Rhône. On  trouve quelques renseignements sur les croix en consultant  le site   :  www.lebreui.mairies69.net  et les panneaux  explicatifs affichés  à l’  intérieur de l’  église.   Le circuit permet de découvrir 6 croix sur les huit que possède la commune. Les 2 manquantes   : celles des Ayets  et la Goutte de la Ronze situées de l’  autre côté de la D385 nécessite un temp s de marche trop long sur cette  route et pour des raisons de sécurité, nous avons préféré rattacher ces deux croix au circuit de Bagnols.   Les croix rencontrées sur ce circuit sont datées du XVIIème   ; croix Carrand de la petite rue (1628) et croix du  Désert   (1634). La croix de l’  église non datée date probablement elle aussi du XVIIème siècle, puisque l’  on sait  qu’ elle a été déplacée de la place du village contre le mur de  l’église en 1820. Les croix  de l’  entrée du village  (1842), du cimetière (1842) et du  Rampeau sont du XIXème siècle.   L’  église Saint Pancrace mérite une visite et permet d’  appréhender l’  histoire de ce village pillé par les Tard - Venus  au XIVème siècle.       Histoire du village Le Breuil à partir du Xème siècle     En 960, Remond de Ternand et sa fe mme Ostende lèguent à l’  abbaye de Savigny une maison, une église et les  terrains alentour, le tout situé au village du Breuil.   En 1300 un livre terrier mentionne les biens de H. De Vego au  Breuil. On y trouve déjà de nombreuses vignes sur les coteaux expos és au soleil, sur la rive gauche de  l’  Azergues. On y trouve également le moulin et le canal qui l’alimente.En 1329 les de Varenne héritent de H.de  Vego.   En 1335 un de Faverges épouse Catherine de Varenne qui lui apporte en dot la seigneurie du Breuil. On  r etrouve le blason des de Faverges (bouclier rouge avec trois chevrons d’  argent) gravé sur la petite porte du  château.   A partir de 1360, le village est pillé, la population décimée. Les Faverges entreprennent vers 1400 la  reconstruction du château et de l’  é glise qui n ’  était qu’  une chapelle romane.  Entre 1400 et 1500 la chapelle  romane est transformée en église gothique fortifiée. Le dessus est aménagé en salle de garde avec chemin de  ronde et mâchicoulis pour verser l’  huile bouillante sur les assaillants. En  cas d’  attaque les habitants du village  pouvaient s’  y réfugier, ils payaient une taxe pour entretenir les soldats qui défendaient la place cet impôt   : «   le  vingtain   » a laissé son nom à la petite rue qui longe le château.   Le château du Breuil reste proprié té des  Faverges jusqu’  en 1550 environ La famille Gaspard du Sou en est la propriétaire de 1550 à 1690. Puis la famille  Gigat de 1690 à environ 1720 et enfin Louis Hector de Chollier, comte de Cibens.Au XVIème siècle on rajoute un  clocher à l’  église.   Autres  faits marquants   : en 1625 la peste tue un tiers des habitants du Breuil et en 1709 l’  hiver  est si rigoureux que toutes les cultures sont détruites entraînant une terrible famine et de nombreux décès.La  révolution de 1789 ne marque pas trop le village du B reuil. En 1794 le Directoire ordonne de détruire toutes les  croix du village. Des villageois futés, détournent l’  ordre en coiffant, chaque croix d’  un bonnet phrygien, symbole  de la révolution. En 1820 la route Lozanne -  Poule est élargie. En 1820 le cimetiè re situé autour de l’  église est  installé à sa place actuelle. En 1820 la croix qui se trouvait au centre de la place est transportée contre l’  église où  elle se trouve actuellement. 1848   : construction d’  un pont de pierre jusqu’  alors les piétons empruntaien t un petit  pont de bois et les chevaux traversaient la rivière à gué.   En 1834 le premier instituteur Mr Joubert arrive au Breuil.        Les Tard - Venus   :      La guerre de cent ans s’étalera sur 116 ans de 1337 - 1453, avec de nombreux conflits entrecoupés de trêve s  plus ou moins longues, Les compagnies de mercenaires recrutées pendant les périodes de conflits,  privées  d’employeurs pendant les temps de paix se regroupent en bandes appelées Grandes Compagnies et vivent au  détriment de la population. On les nomme rou tiers, parce qu’ ils parcourent les routes du pays en bandes.   Outre les Tard - Venus, d’  autres Compagnies, comme la Compagnie Blanche ou les Ecorcheurs au XVème siècle  (après traité d’Arras en 1453),  déciment et pillent diverses régions. La lutte contre les  compagnies devient une  priorité pour Jean le Bon, qui essaie de les utiliser les unes contre les autres. Philippe II de Bourgogne prend à  son service en 1363, Arnaud de Cervole dit l’  Archiprêtre. Les routiers mercenaires reçoivent de fortes rétributions  de  Philippe Le Hardi et Jean Le Bon pour éviter les pillages. La stratégie se révèle inefficace et se termine par  la  défaite de Brignais  où les troupes levées par le roi sont mises en déroute par les compagnies, en partie à cause  de la trahison de l’  Archiprê tre. Des croisades sont organisées par les papes et les régents pour débarrasser le  pays de ces hordes de pillards. C’est ainsi que le connétable Bertrand du  Guesclin est mandaté pour  emmener  des compagnies en Espagne, fin 1365. Chefs routiers célèbres   :  Arnaud de Cervole dit l’Archiprêtre  –  Bétucat  d’  Albret  –  Bernardon de la Salle  –  Hugues Calveley  –  Robert Knolles  –  John Creswell. Les Tard - Venus,  mercenaires démobilisés après le traité de Bretigny en 1360, sous les ordres de Petit Meschin et Seguin de  Ba defol  sévissent de la Bourgogne au Languedoc.Le village de Le Breuil  est pillé par les Tard - Venus en 1364,  d’  où la fortification de l’église.    L’  église Notre Dame de Le Breuil, annexe de Chessy les Mines jusqu’  à la Révolution, devient l’église Saint  Panc race après la Révolution. En 1877, les deux clochers furent surélevés; l’évènement est commémoré par une  plaque en haut de la face Est, portant la mention   : RF 1877. La derni ère restauration date de 1986.